Les chinoises

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Le 3 septembre 2010 par Jean-François Dortier

chinoisesChinoises de Xinran, (éd. Picquier Poche. 2005 ; l’original date de 2000) est un livre qui remue.

Xinran est journaliste à la radio chinoise. Un soir, en 1999, alors qu’elle sort tard de son travail, un individu l’agresse pour lui arracher son sac. Xinran se défend tout en serrant son sac contre elle. Car il y a à l’intérieur un bien très précieux : le manuscrit du livre qu’elle vient d’achever sur les femmes chinoises. Depuis neuf ans Xinran anime chaque nuit une émission de radio où des femmes qui lui écrive ou téléphone parlent d’elles-mêmes. Son livre est fait du témoignage d’une douzaine d’entre elles.

Le voleur jette Xinran à terre et lui donne des coups de poids. Elle reste accrochée à son sac. Finalement des gens arrivent et le voleur s’enfuit. Elle a du sang qui sort de la bouche, des ecchymoses sur tout le corps. La police et les passants « Vous n’auriez pas du risquer la vie pour un sac ! » lui disent les passants et la police arrivée sur les lieux.

« Mais dedans, il y avait mon livre ! »

Le policier ne comprend pas. Comment peut-on risquer sa vie pour un livre ?

Ce livre n’est pas n’importe lequel. C’est le manuscrit qu’elle a rédigé ces derniers mois.Ce manuscrit est une témoignage unique. Le premier chapitre débute par une histoire : celle d’une lettre, reçue un jour au siège de la radio. Un jeune garçon lui écrit d’un lointaine campagne pour lui demande de l’aide. Dans son village, une jeune fille est séquestrée par un vieil homme. Il la retient par des chaines dans une pièce de sa maison. Cette pratique d’enlèvement n’est pas exceptionnel dans la région. Un vieux paysan qui n’a pas d’enfants, essaie partout les moyens d’avoir un garçon. Et s’il doit acheter ou kidnapper une jeune fille pour cela, il le fera. Les gens le savent et l’accepte, car c’est une malédiction que de ne pas avoir de femme et d’enfants. Certaines de ces jeunes filles réussissent a se sauver, d’autres finissent pas accepter leur sort surtout quand un enfant est né.

La journaliste décide d’alerter les autorités. Mais elle se heurter à l’indifférence de la police et l’hostilité des gens du village. Elle réussira tout de même à faire délivrer la jeune fille : elle n’avait que 12 ans !

Pour Xinran, cette histoire est un déclic. Combien de femmes chinoises subissent des sorts similaires ? Combien vivent un cloitrée dans leur village, sans personne à qui se confier ? Elle décide de consacrer une émission de radio où les femmes chinoises pourront témoigner de leur sort. On est dans les années 1980, la politique d’ouverture permet de timides libertés. Les langues commencent à se délier. Xinran va recevoir des milliers de lettres par jour de femmes, recueillir des milliers de témoignage.

Un jour, deux vieux parents en colère se présente devant la radio pour la rencontrer.  Il accuse la journaliste d’être une criminelle : leur fille s’est suicidée parce qu’elle n’a pas répondu à sa lettre. En fait elle va la recevoir la lettres deux semaines après le suicide de la jeune fille.  Que dit-elle ?

Dan cette lettre, ka jeune déclare aimer un garçon. Un voisin les a vu s’embrasser et il l’a raconté partout.  « Ma mère et mon père son mort de honte ». Pourtant elle n’a «  rien fait de mal »  avec lui.

« J’aime beaucoup mes parents. Depuis que je suis toute petite, j’ai fait de mon mieux pour qu’ils soient fiers de moi, qu’ils soient heureux d’avoir une fille intelligente et belle et ne se sentent pas inférieurs aux autres parce qu’ils n’ont pas de fils.

Maintenant, j’ai déçu leurs espoirs et je leur ai fait perdre la face. Mais je ne comprends pas ce que j’ai fait de mal. Comment l’amour peut-être immoral ou offenser la décence publique ?

Je t’ai écrit pour te demander conseil. Je pensais que tu m’aiderais à expliquer les choses à mes parents. Mais toi aussi, tu t’es détournée de moi. Personne ne se soucie de moi. Je n’ai pas de raison de continuer à vivre.

Adieu, Xinran, Je t’aime et je te déteste ».

Xiaao, Yu »

L’étudiante émancipée.

Le contraste est grand entre le sort de ces jeunes filles de la campagne, encore traditionnelle et celui de Jin Shuai cette étudiante « émancipée » que va rencontrer Xinran sur un campus d’université. Jin Shuai est le prototype d’une jeune génération d’étudiante émancipé. Elle a des idées claires et pas la langue dans sa poche. Elle est étudiante en science. Et son avis sur les femmes et les hommes est tranché.

A la question qu’est ce qu’une femme « bien ». Elle répond.

« Une chinoise « bien » est conditionnée, elle se comporte de façon douce, humble, et se conduit de même au lit. C’est pour ça que les Chinois disent que les épouses manquent de sex appeal. (…) Elle doivent supporter les douleurs de l’accouchement, et elles travaillent comme les hommes pour nourrir leur familles quand leur maris ne gagnent pas assez. LEs hommes épingles des photos de femmes séduisantes au dessus de leur lit pour s’exciter, alors que leurs épouses se reproches leur corps usés par les travaux.  (…)

‘Regardez ces vieux couples qui se sont épaulés l’un l’autre pendant des dizaines d’années. On pourrait croire que l’homme va s’en contenter, mais donnez lui-en l’occasion. Et il rejettera la vieille pour en prendre une plus jeune. (…)

Les hommes veulent une femme qui  soit une épouse  vertueuses, une bonne mère, , capable de faire toutes les tâches ménagères comme une servante. A l’extérieur de la maison, elle doit être séduisante et bien éduquée, pour leur faire honneur. Au lit, elle doit être nymphomane. (…)

Dans ces conditions dites moi combien de Chinoises sont capables de satisfaire à toutes ces exigences ? Toutes les femmes sont mauvaises, selon  ces critères. ».

Comme bien peut de femmes répondes à ces exigences, beaucoup d’hommes riches se font désormais escorter d’une « secrétaire privée ». La secrétaire privé, dans le Chine des années 1990, où nombre de chinois se lance dans le business, c’est le signe d’une certaine réussite. Il se font accompagné d’une secrétaire privée – une jeune femme belle et cultivée que ces hommes mariés, arbore dans les repas d’affaire, ou les boites de nuit.

« Accompagnatrice » c’est un job a temps partiel pour nombres d’étudiantes. Certaines de ces « accompagnatrices » travaillent pour plusieurs hommes. Dans certains cas, elles ne font que suivre l’homme au restaurant. Mais parfois cela va plus loin : l’accompagnatrice couche avec son patron. Il loue un studio ou une chambre d’hôtel où elle reste dormir même quand lui est rentrer retrouver sa femme. Elle se fait entretenir, offrir des vêtements et des bijoux, sortir dans les restaurants chics et les magasins de luxe.

La plupart de ces « secrétaires privés, note Jin Shuai, « savent que leurs patrons n’abandonneront jamais leur famille. Seule une idiote prendrait leurs mots doux pour de l’amour. »


1 commentaire »

  1. Yadira dit :

    Ouaip ! J’ai lu le ab Destin Miraculeux bb. C’e9tait sympa quand j’e9tais dedans : il y a un ton et une aposmthe8re. Mais il ne m’a pas marque9 plus que e7a. Je n’ai pas bien re9ussi e0 m’imaginer les sce8nes ni l’espace autour des personnages. Et puis, le re9cit fait des bonds, s’attarde sur des choses qui m’inte9ressent moins pour survoler des e9ve8nements que j’aurais bien aime9 voir de9veloppe9s. Je sais pas, je ne devais pas eatre sur la bonne longueur d’onde au moment de la lecture.Par contre, John Fante est ge9nial ! J’ai de9vore9 menue Bandini et Demande e0 la poussie8re. Tre8s bons bouquins, avec un bon style bien dur, bien ferme et des personnages ab profonds bb. Faudrait que je retrouve ab Mon chien stupide bb qui s’est perdu dans la bibliothe8que…Quant aux auteurs ame9ricains… Je m’y connais peu : j’ai beaucoup aime9 ab e7a bb de Stephen King, mais bon, c’est d’un autre registre !… Si, je sais : si je peux vous conseiller un livre, c’est ab Le Troupeau Aveugle bb de Brunner (auteur du livre plus connu ab Tous e0 Zanzibar bb). C’est un roman e9clate9 de politique fiction e9cologique et ce n’est pas sfbr que vous accrochiez. Personnellement, il m’a beaucoup marque9 : meame si les 100 premie8res pages furent dures, c’est un des meilleurs livres que j’ai lu !

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