Quand je serai grand, je serai policier

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Le 19 septembre 2011 par Jean-François Dortier

Hier l’émission Reportage de TF1 passait un documentaire sur la vie de trois policiers quadragénaires – Yannick Olivier et Valérie. Ils avaient été filmés il y a 14 ans pour la même émission. A l’époque c’était de jeunes policiers débutants, fiers et plein d’enthousiasme. Qu’en est-il aujourd’hui ? Que sont-ils devenus ?

Valérie s’était engagé dans la police, pour l’action sur le terrain, la traque du délinquant, l’enquête, l’adrénaline… En 1997, elle avait rejoint la prestigieuse brigade anti-criminalité, trasuer les délinquant. On la voyait dans la rue, en civil en train de participer à une filature d’un «  j’ai décidé de faire un métier d’action. Je ne veux pas rester dans un bureau » disait la jeune femme.

Or, on la retrouve pourtant à Béthune, derrière un ordinateur où elle passe ses journées. Elle a été promue brigadier chef, mais son travail a bien changé : elle passe son temps à gérer les planning des 160 policiers de son commissariat.

Fatigue ? Fuite ? Déception ? Renoncement à ses idéaux ? Pourquoi a-t-elle changé si radicalement, elle qui ne voulait pas d’une vie de bureau. Rien de tout cela, Valérie est toujours fière d’être flic et de porter l’uniforme mais quelque chose à changer dans sa vie. On la découvre à la sortie de l’école où elle est venue récupérer ses deux enfants. « J’ai fait un choix, celui de mes enfants. Je ne voulais pas sacrifier ma famille ? C’est ma priorité, c’est clair ».

«  Ça vous manque l’action ?

– Quelque fois, mais ça passe, ajoute-t-elle sans conviction. Il y a encore des moments d’adrénaline, mais c’est différent. » Derrière elle, sur le mur elle a collé des affiches de film : Kill bill2  et « two millions dollars baby » deux histoire de femmes combattantes… Clairement des modèles pour Valérie.

Deux à Trois fois par semaine, entre midi et deux, elle  rejoint une salle de sport où on la voit transpirer sur tapis roulant de course et les appareils de musculation. « J’ai besoin de cela, c’est vital », souffle-elle, en nage, tout en ramant. Valérie continue aussi à aller au entrainement de tir, bien que son métier ne lui donne guère l’occasion de sortir son arme.

Passons à Olivier. Il y a 14 ans, il était enquêteur judiciaire. Il est devenu commandant. A la tête de son équipe, on le voit procède à une arrestation au domicile de quatre jeunes soupçonnés de vols avec violence. La majeure partie du temps, il reste au bureau d’où il pilote une équipe de 20 policiers sous ses ordres. Il aime diriger une équipe, «  même si on ne peut pas plaire à tout le monde, mais ça, c’est le commandement ».

On a les yeux de gamin, on se voit poursuivre les méchants

Quand à son copain Yannick a migré à 800 km, lui aussi à pris du galon. Il est désormais capitaine. Il porte un uniforme très voyant : blouson bleu avec un énorme « POLICE » imprimé dans le dos, et une casquette « Quand on est en tenue on est ambassadeur d’un métier. Cela ne pose aucun problème de représenter la police ».

La police c’était aussi son rêve d’enfance. « A la base, on a les yeux de gamin, on se voit poursuivre les méchants ».

Et aujourd’hui ? «  Les yeux de gamins son encore là, même si j’ai pris de la bouteille comme on dis ». «  ma vision était trop réduite. C’est un métier qui a plusieurs facettes. » Une autre facette ? On le voit dans une réunion avec le sous-préfet et le procureur de la République en train sont d’évoquer la recrudescence des cambriolages et des voitures brulés dans un quartier de la ville.

Valérie aime l’action, Olivier le commandement. Yannick lui a également une fibre sociale. Le policier est un protecteur. Sa vision du métier de policier est celle d’un fonctionnaire de terrain qui agit au quotidien, « dans la vie ordinaire » pour défendre la sécurité du citoyen. Ce n’est pas uniquement la fonction répressive qui l’intéresse, « la sécurité, c’est d’abord la protection des gens, dit -il ». Il s’agit donc « d’aider les gens » plutôt que de punir. Dans son esprit « service public » veut bien dire « servir le public » et pas simplement représenter une mission d’ordre, sacrée et lointaine.

On pourrait penser qu’avec une telle philosophie, ce type a une personnalité plutôt austère. Lais en fait, il manie beaucoup l’humour. Quand le journaliste lui pose la question « Et maintenant ? Comment vous voyez l’avenir ?

Il répond, malicieux : « L’avenir ? Demain, je vais à la piscine… » avant de reprendre plus sérieusement :

« Dans quelques années, j’espère devenir commissaire »


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