Extermination

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Le 20 janvier 2011 par Jean-François Dortier

Le livre de Jonathan Safran Foer Faut-il manger des animaux? fait beaucoup de brut en ce moment. Il est vraiment effrayant. De quoi susciter des vocations de végétariens.

Je relève ceci, à propos des poulets. Tout le monde sait (mais sans trop vouloir y penser) que la plupart des poulets sont élevés en batterie dans des conditions effroyables de surpopulation. On ne sait pas en général qu’il existe deux espèces de poulet d’élevage. Il y a ceux élevés pour la chair : ceux-ci ont été sélectionné pour atteindre en six semaines la taille adulte avant d’être abattus pour être mangé (un poulet sinon vivrait une dizaine d’année).

Le cas des poules pondeuses est très différent. A la naissance, les poussins sont triés entre femelles et mâles. Les mâles ne pouvant pas pondre, il sont tout de suite tués : gazés, électrisés ou encore jeté vivant dans une broyeuse. Rien qu’aux Etats-Unis, environ 250 millions de poussins mâles sont donc supprimés dès leur naissance. C’est une chance pour eux !  Car le sort des femelles va être bien plus terrible.

Tout d’abord, on leur sectionne le bout du bec au laser (pour éviter qu’elles ne se mutilent entre elles. Les poules qui vivent ensemble dans une basse cour, établissent leur position hiérarchique à coup de bec : ce que les éthologistes nomment le pick-order. Elle sont ensuite parquées par milliers dans des cages étroites : chacune dispose d’un espace moyen de 430 cm2, soit moins que la surface d’une feuille de papier A4. Un an et 300 œufs plus tard, elle sont envoyées à l’abattoir.

Demain, on ne pourra plus dire : « on ne savait pas ».


3 commentaires »

  1. Chapouthier dit :

    Il est grand temps qu’on s’intéresse au sort des animaux des élevages industriels, qui sont traités de manière absolument abominable.

  2. Thomas dit :

    Avant Jonathan Safran, il y avait déjà eu le percutant Charles Patterson, « Un Éternel Treblinka. Des abattoirs aux camps de la mort », dont « Sciences Humaines » avait rendu compte:
    http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_article=21931

  3. sophie dit :

    J’ai lu le livre que vous citez et celui d’Aymeric Caron « no steak »qui est très objectif et très instructif quant aux relations que nous entretenons avec les animaux que nous mangeons.Il y a des hommes depuis l’Antiquité qui ont posé le problème de la nourriture animale.Aujourd’hui la mieux logée parmi les animaux que nous mangeons fréquemment est la vache puisque dans le meilleur des cas elle peut être libre et vivre jusqu’à 8ans.Elle aurait pu en vivre le double et a cependant été nourrie pour faire de « la bonne viande ». Depuis ces lectures une question me revient sans cesse:quelle est donc cette loi qui permet à l’homme de s’octroyer le droit de vie et de mort sur tous les animaux que son palais trouve à son goût et de destiner la vie entière de ces êtres à l’amélioration du produit final?
    Lorsqu’en plus nous avons le luxe de pouvoir choisir ce que l’on mange il me semble important de réfléchir à notre prochain menu!

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