Tous les goûts sont dans la nature…

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Le 13 février 2011 par Jean-François Dortier

L’une mange du savon, l’autre du papier toilette. Elles sont atteintes toutes les deux du même trouble :  le syndrome de Pica.

Tous les goûts sont dans la nature, dit-on. Mais parfois, ils sont bien étranges. En décembre 2010, l’histoire de Kesha, une américaine de 34 ans qui mange du papier toilette s’est vite propagée dans les médias. La jeune femme mange la moitié d’un rouleau par jour. Partout où elle est : en voiture, au cinéma et même au restaurant, elle ne peut s’empêcher de sucer un petit bout de son met favori. « I love the way toilet paper feels on my tongue, » dit elle.  Cette addiction a commencé à enfance. Depuis elle n’a pas cessé. Et des observateurs se sont amusés à calculer le nombre de kilomètres de papier qu’elle avait ingéré.

Quelques semaines plus tard, c’est l’histoire de Tempestt Henderson qui a attiré l’attention.  Cette jeune américaine de 19 ans, aime manger du savon. Elle en consomme jusqu’à 5 savonnettes par semaine. Pour elle aussi, cette habitude date de l’enfance.

Ce type de trouble alimentaire à un nom : la maladie de Pica. Ce syndrome est diagnostiqué quand un individu consomme de façon chronique des aliments comme le papier, la terre, le sable, cheveux où n’importe qu’elle autre matériau non comestible.

Tous les enfants, on tendance à vouloir goûter et avaler des matériaux de toute sorte : sucer un bout de plastique, ronger du bois, manger un bout de papier, voire goûter ses excréments. Un syndrome se met en place quand la pratique devient régulière. On considère qu’environ 10% des enfants traversent de telles phases addictives : il s’agit aussi souvent de filles que de garçons. Néanmoins ce trouble régresse et disparaît généralement à l’adolescence. Chez quelques individus, comme nos croqueuses de savon ou de papier toilette, le trouble s’est maintenu à l’âge adulte. Il semble que maladie de Pica est souvent associée à un retard mental important mais on en connaît mal les causes de ce trouble. On sait cependant qu’il est très rare.

Ce qui est beaucoup plus banal en revanche, c’est la fascination que ces cas suscitent dans les médias et leurs lecteurs : moi compris !


1 commentaire »

  1. Chapouthier dit :

    Etonnant !
    Amitiés,
    G

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