Un été bien rempli !

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Le 3 septembre 2018 par Jean-François Dortier

L’été se termine. Il fut pour moi bien rempli.

• Publications. En juillet J’ai bouclé mon nouveau livre De Socrate à Foucault les philosophes au banc d’essai (sortie le 27 septembre) et  rédigé deux articles pour le numéro des Grands dossiers des Sciences Humaines Le pouvoir des images qui vient de paraitre. Puis début août, j’ai été marabouté par … un masque africain.

• Histoire d’un masque. En réintégrant dans notre maison (quittée durant cinq mois pour de grands travaux). J’ai réorganisé toute ma bilblothèque et déplacé quelques objets fétiches. A cette occasion, mon regard s’est de nouveau posé sur ce masque africain, qui m’avait fasciné à l’époque: il s’agit d’une reproduction d’un « masque Kwelé » que j’ai acheté il y a 15 ans dans la boutique du Musée du Louvre. Il trône sur ma cheminée du salon depuis et en le déplaçant, je ne m’en suis rendu compte que quelques minutes plus tard: il m’avait ensorcelé. Et les jours suivant, je n’ai eu de cesse de percer son mystère : d’où vient–il ? qui l’a sculpté ? A quoi servait-il ? Pourquoi a t-il ce pouvoir de captation ? Comment est-il arrivé en France ? Durant deux semaines, je me suis lancé à corps perdu dans une enquête sur ce masque. Elle m’a conduit dans une multitude d’histoires entrelacées: celle des peuples l’Afrique centrale (Congo et Gabon), de leur religion (le Bwiti), de la vie quotidienne dans les villages africains, celle des Fang, Kwélé, Kota, Téké; j’ai croisé au fil de l’enquête quelques personnages liés à l’histoire de ce masque: Savorgnan de Brazza, le gentil colonisateur, fondateur de l’Afrique équatoriale française (et compris pourquoi la rue et l’école derrière chez moi porte son nom), Raphael Antonneti, un des successeurs de Brazza, qui fut lui un bourreau des travailleurs africains, mais grand collectionneur « d’art nègre » (comme on disait alors). C’est lui qui a ramené mon masque Kwélé en France. Je crois avoir compris beaucoup de facettes de l’histoire de l’esclavage, de la colonisation, des religions « primitives, des sociétés à lignages, qui m’avaient totalement échappé et qui me sont apparue sous un nouveau jour. J’espère pouvoir prochainement mettre en forme les notes accumulée sur l’histoire de ce masque… J’ai rédigé un premier synopsis la première alors que MC et moi, étions sur la belle île la Réunion ou j’ai fait la connaissance de ma petite fille Lise.

L’art d’être Granpa... Lise, c’est la dernière née de la famille. Lise est fille de Marie (ma fille). Il est temps de faire sur ce blog mon coming out de grand père et de réactualiser ma bio (qui suis-je?)  Oui, je suis « Granpa ». Et même pour la quatrième fois. Il se trouve que 15 jours avant la naissance de Lise, un petit Zacharie Dortier, frère d’Alice (4 ans: sur la photo) était née. Le statut de « Granpa » est un statut étonnant. D’un côté c’est une cure de jouvence et un retour au source de la petite enfance. Avec les petits des moments simples et inoubliables : le jeu de billes, les histoires de monstres et de princes et princesses, et de petits cochons perdu dans les bois, les maisons de bois et châteaux de livres, les dessins et coloriages, etc.. Sauf que ce statut d’aïeul a un aussi un un très gros défaut : c’est un signe évident qu’un cap est passé: la vieillesse est bientôt là. Ma hantise.

• Relooking. Alors, pour retarder les effets du temps, j’ai pris le taureau par les cornes. Depuis mai, j’ai perdu une douzaine de kilos (sans régime, mais avec une consigne simple « mange moins bouge plus »). L’avantage de perdre du poids, est que l’on retrouve tonus, dynamisme et énergie. L’ennui est que les joues se creusent, la peau de détend et vous fait apparaitre plus vieux. Pour contrer des défauts, j’ai sauté le pas : le 28 mai, je suis passé sur une table d’opération (coming out n° 2: j’ai subi une chirurgie plastique). Je me suis faire refaire le portrait. Je suis très content du résultat et moins affligé en croisant mon visage dans le miroir.

• Projet. Ma métamorphose estivale ne s’est pas arrêtée pas là. Depuis le printemps, je relance mon « grand projet ». Quelque chose que le monde n’attend pas mais que je brûle de lui faire découvrir. Un « grand projet » ? « Si vous voulez, faire sourire Dieu, dites-lui que vous avez un projet… »). Ce projet relie par des liens invisibles le masque africain, les petits enfants, quelques lectures de vacances (Nornan Mailer et sa monumental enquête ‘le chant du bourreau« , René Girard (Des choses cachées depuis la fondation du monde), une idole de jeunesse, la cathédrale d’Auxerre, l’histoire de Sciences Humaines et bien d’autres choses encore « cachées depuis la fondation du monde »

Dans les prochains billets de ce blog, qui reprend donc vie cette semaine, ce projet vous sera révélé. Il va occuper ma vie dans les prochains mois et prochaines années.

Et peut-être aurez vous l’occasion d’y participer…

 


3 commentaires »

  1. Jacques Van Rillaer dit :

    Cher Ami,

    Je suppose qu’un homme aussi intelligent et informé que vous n’avale pas toutes les salades de René Girard. Pour gagner du temps, je recommander vivement la lecture de René Pommier, un esprit d’une rare lucidité, sur ce soi-disant phare:
    http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1629

  2. Madeleine dit :

    Eh bien ! Quel été en effet, pour ma part j’ai oscillé entre les citations d’Homère (lu par Sylvain Tesson) « C’était mieux avant » avec Michel Serres (incroyable vivacité de la vie), Zacharie bien sûr et Alice à la plage… En attendant de connaître Lise et de se sentir irrémédiablement entraînés par ces chassés croisés de nos vies « augmentées » et vive les « grandma » 🙂

  3. Jacques Lecomte dit :

    Tu nous mets l’eau à la bouche, Jean-François… Je suis bien curieux d’en savoir plus !

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