Que vais-je faire de ma vie ?

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Le 1 juillet 2011 par Jean-François Dortier

« Pourquoi êtes vous devenu médecin ?

– Quand j’étais petite, j’ai dis un jour à ma mère jour je voulais être médecin. Ça lui a fait tellement plaisir qu’ensuite, je n’ai pas osé la décevoir ». J’ai entendu cette réplique à la télévision avant-hier. Il s’agissait d’ une femme médecin, invitée  sur le plateau du Journal de la santé .

Le Monde.fr a par ailleurs réalisé un excellent webdocumentaire « Vies de jeunes, à l’âge où tout oscille. » On y entend des lycéens de 15 à 18 ans parler de leur vie et leur projet d’avenir.

Léo, 17 ans,  est un angoissé. Il évoque déjà sa peur de la mort. « J’ai pas envi de mourir jeune, genre 18, 20 ans… Je veux mourir quand j’aurais bien vécu, quand j’aurais des enfants et petits enfants ». Et il ajoute avec ironie « Je ne veux pas mourir sans avoir rassemblé tous les Pokemon ». Son humour noir cache une autre angoisse sur laquelle il enchaîne aussitôt celle de veillir.

« J’ai eu 17 ans, il y a pas longtemps et je me dis que dans quelques mois j’aurais à 18 ans, les vieux disent qu’à 18 ans, tu as passé les meilleurs années de ta vie ». Et il regrette déjà son adolescence. « Quand j’aurais 18 ans, je serais adulte, j’aurais plus de mal à faire les choses que l’on fait quand on à 14 ans, genre, faire des courses de caddie avec les copains en supermarché. ».

Comment voit-il le futur ?

« Ce qui est dur c’est de  profiter à la fois des bons côtés de la vie et de penser en même temps à l’avenir. Il y a beaucoup de choses qui m’intéressent, mais rien de suffisant pour en faire un métier. Peut être que je vais voyager à l’étranger ? J’aimerais faire un peu d’humanitaire, par exemple, mais pas en faire mon métier. La fac : il paraît que c’est bien parce que c’est assez cool, tu as du temps à toi ».

(…) Même si je ne fais pas de grandes études, je pense que je trouverais quand même un bon travail et que j’arriverais à m’en sortir malgré tout. ».

« Il faut être le meilleur. C’est comme cela »

Lilas, 15 ans, en seconde au lycée est plus terre à terre : « Ma motivation pour travailler au lycée, la plus proche c’est de passé en 1ère. Et puis pour plus tard. Je crois que je serais mariée, que j’aurais des enfants.  J’espère que j’aurais un bon travail.

Et elle ajoute : « Pour réussir,  il faut être le meilleur. C’est comme cela ». (…) Quand on va à Paris, je vois les SDF ça fait trop de peine. Quand on voit les riches, on pense il faut distribuer au pauvres. Mais ce n’est pas leur faute, s’ils sont riches, ils l’ont mérité. »

Elle poursuit : « J’espère que je pourrais gagner assez d’argent pour aider mes parents, les amener aussi en voyage, leur permettre de faire ce qu’il n’ont jamais fait ».

Et maintenant, écoutons Elvire 18 ans, «  Au début je pensais m’orienter vers la psychologie. Ma finalement est que c’est pas le genre d’aide que je voulais apporter aux gens. Je voulais une aide plus matérielle : c’est pourquoi j’ai choisi d’être assistante sociale. Dans tous les cas je pense être faite pour le social. Quand j’étais jeune, j’en aurai peut-être eu besoin. Pour aider ma mère aussi, quand mon père nous a quitté. Ce n’était pas facile de s’occuper de nous pour ma mère qui était dépressive…. ». Son portable sonne, et Elivre décroche aussitôt, ne semblant pas tenir compte qu’elle est en train d’être interviewée par une journaliste du Monde…

En tout il y a 15 interviews, dont Annabelle, 17 ans qui a une forte conscience politique et est en révolte contre le monde actuel. « Concrètement, on est dans un monde où le religion c’est l’argent. C’est ce qui régit les gens, c’est ce qui régit leur comportement. C’est hallucinant. (…)  Mes parents n’ont jamais roulé sur l’or et pourtant je suis heureuse. »

Annabelle est une artiste dans l’âme. Comment voit-elle sa vie ?

« Ma passion vive et dévorante c’est le théâtre ? ». Elle veut en faire son métier, même si elle sait que « le monde du théâtre, c’est le monde de l’intermittence, du travail « quand c’est possible » » Mais qu’importe ! Car « Mes rares moments de scène et de « ouaho », voilà ce qui me permettra de tenir contre tous les moments de galère et de pôle emploi » (rires).. La voix d’Annabelle me fait penser à L., l’amie de Nathalie, rencontrée l’autre jour. Même timbre de voix, même inflexion, même idéalisme, même joie de vivre et même révolte contre le monde.

Rachelle 16 ans, elle n’est ni passionnée, ni révoltée. Elle semble déjà  désabusée. « Je n’ai plus trop confiance dans les gens » (qu’est ce qui lui est arrivé ?). A part ça, elle « trouve que les adultes ont l’air tous tristes et déprimés ». Et ajoute : « Quand on a une famille et des enfants, on est obligé de se calmer je suppose ». Mais en attendant, elle ne veut pas trop se « prendre la tête ».


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