La chauve-souris, le pangolin, le sens de l’histoire et moi…

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Le 1 avril 2020 par Jean-François Dortier

Ce premier avril 2020 était pour moi un date clé. Je quitte aujourd’hui officiellement la direction de Sciences Humaines, pour commencer ma « nouvelle vie » (les « boomers » comme moi cherchent à expulser le mot «  retraite » et « papy » de leur vocabulaire. Personnellement je parle de ma « troisième vie » et je me fait appeler « Granpa » par mes petits-enfants.

Donc, je m’apprêtais à passer la main à SH pour me lancer enfin dans mon grand projet d’humanologie. Or voilà qu’un petit virus a changé mes plans, comme ceux du monde entier. Ce petit virus, qui est en train de changer le cours de l’histoire, un quart des Français (et des Américains) pensent qu’il a été inventé dans un laboratoire ! La réalité – du moins celle auquelle je crois – est la suivante: il aurait été transmis d’une chauve-souris à un pangolin puis à un homme ! Ça manque de sérieux, mais c’est peut-être ce qui s’est passé ! Un pangolin, petit mammifère à écailles et amateur de fourmis, aurait transmis un virus sur un marché chinois un beau jour de l’hiver 2019. Quelques mois plus tard, 4 milliards d’humains – la moitié l’humanité sont confinés à domicile.

L’économie mondiale est à l’arrêt. Greta Thunberg l’avait rêvé: un pangolin l’a fait !

Après la crise sanitaire, l’onde de choc économique va être dévastatrice. Le presse et l’édition n’avaient pas besoin de cela. Je ne peux pas quitter Sciences Humaines dans ces conditions, et je vais bien sûr accompagner celles qui me succèdent à la tête de l’entreprise dans cette difficile épreuve.

En tout mal, il y a un bien. Je vais pouvoir expérimenter certains de mes hypothèses humanologiques en direct. Et je vais en tenir la chronique ici.

A demain donc.


Humanologie: S1, E 4: « la machine à faire des histoires »

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Le 14 décembre 2019 par Jean-François Dortier

L’une des facettes du projet d’humanologie passe par la rédaction (en cours) d’un Dictionnaire (personnel) des Humains. (A moi Aristote ! A moi Diderot ! A moi Pierre Larousse !). La première entrée sera sans nulle doute ce mot – l’abduction – peu connu mais essentiel pour comprendre le fonctionnement de l’esprit humain :

 

 » Abduction : la machine à faire des histoires.

Dans les années 1920, Ernest Hemingway a parié qu’il était capable d’écrire une histoire en six mots. Il a gagné son pari en rendant la copie suivante : « For sale : baby shoes, never worn » (A vendre : chaussures de bébé, jamais portées »).

Que s’est-il passé ? Le bébé est il mort ? A moins qu’il n’ait été enlevé ? Où peut-être que les chaussures étaient trop petites ? Ou trop grandes ? A moins que les parents n’aient…

Passer d’un fait ou un événement à une théorie qui l’explique. Voilà l’« abduction ». Le mot est obscur mais il désigne un processus mental très simple et courant. Nous faisons des abductions du matin au soir, comme monsieur Jourdin faisait de la prose sans le savoir. L’abduction représente un type de raisonnement beaucoup plus courant que « l’induction » (passer du particulier au général) ou la « déduction » (passer d’une cause à une continuer la lecture


L’Humanologue saison 1, épisode 3 : « Théorie générale de la pause café »

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Le 7 décembre 2019 par Jean-François Dortier

La meilleure façon d’ennuyer tout son monde – et de ne convaincre personne – avec l’humanologie est de la présenter sous forme de grand discours programmatique (Il viendra quand même… en son temps). Partons plutôt d’un exemple concret : un approche humanologique de la pause-café.

« Il est 16 heure. Il est temps de quitter l’écran et d’aller prendre un café. La petite cuisine collective où se trouve la machine est deux étages au-dessus de mon bureau. Un bon prétexte pour se dégourdir les jambes et de se distraire. Prendre un café : une activité banale, presque insignifiante, mais qui peut en dire long sur la nature humaine.

• Reconstituer notre mer intérieure…

Boire un café, c’est d’abord une façon de se désaltérer (je bois des cafés à l’américaine, dans un mug format large). Ce faisant, j’accomplis un geste vital. Car boire un grand café allongé, c’est d’abord boire. L’eau nous est vitale, à nous autres êtres vivants. La vie est apparue il y a quatre milliards d’années dans les eaux chaudes de l’océan primitif. Puis les lignées vivantes, bactériennes, végétales et animales se sont développées sous la surface des eaux avant que certaines continuer la lecture


L’humanologue; Saison 1, épisode 2 « Qu’est ce que l’humanologie ? »

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Le 30 novembre 2019 par Jean-François Dortier

Rappel de l’épisode précédent. (Où un jeune garçon subjugué par un livre de vulgarisation, décide de devenir vulcanologue, puis finit par se transformer en humanologue).

Voilà donc – à grands traits – « l’humanologie » tel que je l’imagine.Tout comme l’entomologie est l’étude des insectes ou l’ornithologie est l’étude des oiseaux. l’humanologie, c’est l’« étude de l’être humain ».

Étudier des êtres humains vise à répondre à quelques questions simples et fondamentales sur nous-mêmes. Et au premier lieu celle-ci : « Qu’est-ce qu’un humain ? ». En quoi notre espèce se distingue des autres animaux (et qu’a-t- elle de commun avec eux ?). Pour affronter à cette question, il nous faut étudier les animaux en général (car les humains sont bien des animaux : des animaux étranges[1] mais des animaux tout de même). Et puis comme chaque espèce à ses spécificités (c’est la définition même de l’espèce) : il faut cerner notre particularité d’espèce. De nombreuses réponses ont été apportées à cette question. Et j’ai mon idée sur la question. Mais avant de proposer une réponse toute faite, continuer la lecture


L’humanologue. Saison 1, épisode 1. « De la vulcanologie à l’humanologie »

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Le 23 novembre 2019 par Jean-François Dortier

J’allais avoir 13 ans. Mon anniversaire approchait et ma pauvre mère était à cours d’idées (et d’argent) pour me faire un cadeau. Pensez ! Avec sept enfants et autant de dates anniversaires… Qu’offrir à ce garçon qui n’était plus un enfant et dont les préoccupations étaient si éloignées des siennes ? Je lui suggérais de m’offrir un livre ; depuis quelques temps, mon frère m’avait transmis le virus de la lecture. Mais comment ma mère aurait-elle pu choisir un bon titre? Personne d’autres que nous ne lisait à la maison. Alors, elle a sorti quelques francs de son porte-monnaie et m’a envoyé choisir moi-même mon cadeau.

A la librairie du coin de la rue (aujourd’hui un magasin de chaussures de sport), j’ai erré un moment entre les rayons avant qu’un titre attire mon regard : « Les rendez-vous du diable ». Un petit livre de la « bibliothèque verte » écrit par le vulcanologue Haroun continuer la lecture


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